L’École hors les murs : le défi de la formation en ligne en mode collectif

La situation est inédite : pour enrayer la propagation du virus Covid 19, les écoles ont dû s’organiser en un temps record afin de poursuivre leur mission d’enseignement tout en étant délocalisée. Un défi de taille qu’HETIC relève, aux côtés des quasi 62 000 établissements du primaire au secondaire et des 3500 établissements d’enseignements supérieur, mais un défi riche en enseignements.
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A l’instar des autres types de structures, la crise a obligé à la délocalisation de nos activités. Pour une École d’enseignement supérieur, cela revient - entre autres - à délocaliser l’apprentissage, qui ne se concentre plus entre les murs du Campus. Bien évidemment, on n’a pas attendu cette crise sanitaire d’ampleur pour développer les formations en ligne. Une partie de nos étudiant.e.s a d’ailleurs l’habitude de suivre des tutoriels ou mooc pour approfondir des technologies ou des méthodes spécifiques. Il faut dire qu’à HETIC, nous pouvons être assurés que les étudiant.e.s les premier.e.s s’adaptent au tout en ligne. Qui de plus familiers des projets web, du développement front ou back, ou encore des maquettes design, le tout à distance ?

Objectif : maintenir le lien

Ce qui change aujourd’hui pour les milliers d’étudiants, c’est l’expérience d’une formation en ligne en mode collectif. Se retrouver avec toute sa promotion, avec toutes ces personnes que chacun a l’habitude de côtoyer tous les jours pour suivre un seul et même cours : l’expérience n’est pas comparable avec les formations suivies de façon individuelle derrière son écran.

Et, au-delà des étudiants, le challenge est énorme pour les acteurs de l’enseignement qui ont l’habitude de méthodes d’enseignement en présentiel. Car l'École fait partie de ces structures qui n’ont que très peu évolué depuis l’Antiquité : nous sommes encore nombreux à privilégier un modèle classique plaçant le.la professeur.e en face de ses élèves, assis en rang. Assurer des cours à distance pour autant d’élèves à la fois et à une telle échelle reste une expérience inédite. Comment s’assurer à distance que tout le monde suit le cours, que personne n’est laissé à la traîne, que la pratique comme la théorie soient assimilés, que les interactions continuent… ? Des listes de bonnes pratiques, de retours d’expériences et de points à améliorer commencent à émerger : autant de conseils pratiques (couper le micro lorsqu’on ne prend pas la parole) que de conseils très humains (se dire bonjour par vidéo pour continuer à voir des visages). Des intervenant.e.s ont d’ailleurs avoué que certaines méthodes pratiques liées aux cours à distances seraient bonnes à garder une fois le temps du présentiel revenu. Les étudiant.e.s quant à eux apprécient globalement le format même s’ils notent l’impact sur la participation et la concentration. Resté.e concentré.e huit ou neuf heures d’affilées devant son écran d’ordinateur, parfois sur un même cours, n’est pas le même exercice qu’en présentiel.

En salle de cours virtuelle aussi, il faut “lever la main”

Pour garantir ses cours, HETIC - ainsi que l’ensemble des écoles du Groupe Galileo Global Education - utilise l’outil Blackboard Collaborate, déjà testé lors de la période de grève en décembre 2019. Il permet de créer des salles virtuelles pour les différents cours. Les étudiant.e.s reçoivent leur emploi du temps avec un lien sur la salle virtuelle. Il suffit de s’y connecter en temps voulu, en précisant son prénom et son nom. Une fois connecté, chacun rejoint le cours où l’intervenant.e choisit de soit diffuser de la vidéo, soit partager son écran, soit dérouler une présentation.

Capture d’écran d’un cours en ligne à HETIC : l’intervenant déroule ici une présentation aux étudiants. Les étudiant.e.s entendent l’intervenant et peuvent s’ils le souhaitent intervenir en “levant la main” ou en passant par une messagerie connexe.

En parallèle, un système de messageries instantanée permet d’échanger en classe entière, ou de façon individuelle. Les étudiant.e.s peuvent eux “lever la main” et se signaler auprès de l’intervenant pour prendre la parole en mode audio. La classe a également la possibilité de répondre à un sondage en répondant « Oui » ou « Non » par exemple à une question posée par l’intervenant.e.

Capture d’écran d’un cours en ligne à HETIC.

Adapter les contenus en permanence

Pour le moment, tout va bien. L’essentiel des cours et des interactions se déroulent en format audio, en plus des échanges par écrit. Des chaînes d’interactions se créent par promotion, par groupe de projet, mais également pour des échanges plus direct entre un.e intervenant.e et un.e étudiant.e.

La première semaine de cours en ligne à HETIC

“La clé est de continuer à avoir un maximum d’échanges entre nous et avec les étudiant.e.s. Globalement il y a une grande tolérance, tout le monde joue le jeu et certain.e.s nous aident même à améliorer l’expérience.”, explique un référent pédagogique. Même si tout est encore loin d’être parfait, les processus et les contenus s’adaptent au fur et à mesure. “Même si certains modules s’y prêtent mieux que d’autres, il est intéressant d’un point de vue pédagogique de casser certains codes établis en présentiel. Nous adaptons nos contenus.”, poursuit le référent.Pour les soutenances, certaines promotions ont suivi des séances de préparation, toujours par audio : lors du “passage” devant le jury, les étudiant.e.s diffusent leur support de présentation et activent leur micro pour soutenir leur projet. Les réalisations faites à distance par les étudiant.e.s n’en restent pas moins impressionnantes, comme en témoigne cet aperçu de projets 3D.

Cette période de confinement nous oblige tous, structures d’enseignement comme les autres entreprises, à rendre notre activité la plus palpable possible. La faire exister malgré l’absence des murs et des interactions physiques. Il ne nous reste que notre matériel, nos cerveaux et notre envie de bien faire pour poursuivre nos missions. Affaire à suivre.